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mercredi 4 avril 2012

Wolfson Prize ? Kesako ?


Vous savez que les hommes politiques de gauche comme de droite font semblant d'afficher leur désarroi devant la crise économique, en disant que les économistes ne les avaient pas prévenu.
C'est en partie faux. Les hommes politiques de gauche comme de droite n'écoutent qu'une partie du spectre des économistes, et ils n'ont jamais entendu parler de l'Ecole Autrichienne.








Avez-vous vu ou lu que Pascal SalinGeorges Lane, Henri Lepage, Jean-Louis Caccomo ou Jacques Garello allaient conseiller le gouvernement ? Non. On ne les a pas appelé, pourtant ils sont facile à joindre : fac d'Aix ou Dauphine et ils ont des choses à dire différentes de ce que Mathieu Pigasse, Marc Touati, Patrick Artus, Jean-Paul Fitoussi ou encore les "économistes atterés" racontent. Le problème est que leur message ne risque pas de plaire aux gouvernements, puisqu'en gros ils disent que la crise fait partie du cycle économique mais que l'intervention gouvernementale a plutôt tendance à aggraver le cycle qu'à l'assainir. 

C'est quand même comique qu'on accuse de tous les maux la science économique dans son ensemble alors qu'une école est complètement ignorée. Un peu comme si on accusait d'incompétence généralisée la médecine,  une science pluri millénaire, incapable de dire pourquoi nous vivons ou comment nous pouvons ralentir le vieillissement cellulaire. Passons. 

Toujours est-il que pendant que les politiciens blablatent, quelques économistes, pas forcément idéologiquement identifiés d'ailleurs, travaillent. Par exemple, le Policy Exchange, un think tank conservateur britannique, réfléchit à un problème bien concret de la zone Euro : la possibilité d'en sortir. Ils viennent de décerner le Wolfson Economic Prize, après avoir réfléchi au cas suivant : The Wolfson Economics Prize, which challenges the world’s brightest economists to prepare a contingency plan for a break-up of the Eurozone, today unveiled a shortlist of five finalists. The shortlisted entries, though all very different from each other, provide valuable ideas about how best to manage a member state leaving the euro

Il est donc techniquement possible d'imaginer qu'on puisse sortir de l'euro.

En France aussi, on peut entendre un son différent, comme le discours de Charles Gave, qui ne fait que tirer des conclusions logiques de faits économiques (voir son blog la faillite de l'Etat , et son sitel'Institut des Libertés. Certes, Charles Gave a raison : puisque les nations européennes sont sur des modèles économiques différents, alors l'euro n'est pas une zone monétaire optimale, donc il ne peut pas survivre. Mais il oublie deux choses : 
  • la France, elle même, n'est pas une zone monétaire optimale. Quand la Lorraine exportait du charbon, le Languedoc importait du pétrole. Il n'y a pas de taux de change du franc français qui puisse satisfaire deux intérêts aussi opposés.
  • l'Euro est explicitement une construction politique, qui aurait dûe être accompagnée de deux choses : le processus de Lisbonne (construire une économie de la conaissance, partout en Europe, pour converger micro économiquement vers le haut, et non pas juste une Europe du BTP espagnol ou de l'auto low cost tchèque, et le respect des critères de Maastricht, pour converger macro économiquement). Ni l'un ni l'autre n'a été fait, y compris en France et non pas juste en Grèce. 
Si on veut construire un Etat fédéral Européen, alors, tout comme le dollar est un compromis entre l'économie californienne et l'économie du Vermont, l'euro a sa place dans le dispositif. Ceci dit, cessons de dire que les économistes, libéraux notamment, n'ont pas vu venir la crise. On a juste pas voulu écouter les porteurs de mauvaise nouvelle, et apparemment ca n'est pas fini. 

jeudi 22 mars 2012

L'Europe fédérale, une solution pour la France

Est ce qu'il faut garder sa langue dans sa poche et taire des concepts soit-disant impopulaires sous prétexte que nous sommes en campagne électorale ? Alternative Libérale a encore une fois prouvé que non. Hier soir, AL a rassemblé deux députés Européens, Jean-Marie Cavada (Nouveau Centre - NC) et Michael Theurer (Frei Demokratische Partei - FDP)  à l'Assemblée Nationale, devant un large public qui n'a pas été décu: oui, il existe encore chez les députés centristes, libéraux démocrates, la volonté de faire progresser l'Europe et d'en parler autrement que pour dénoncer la soit-disante passoire Shenghen ou regretter qu'on réglemente la taille des concombres. 
Non, être libéral n'est pas un gros mot, et Michael Theurer l'a affirmé avec clarté et conviction, en donnant une définition dans laquelle un large nombre de français pourront se reconnaître : autant de libertés que possible, autant d'état que nécessaire. 

Accuser l'Europe, c'est bien, mais respecter les traités, c'est mieux. Si l'Euro pose des problèmes à certains pays, alors qu'ils n'étaient pas forcés de rejoindre l'Eurozone (le UK, la Suède sont restés en dehors, sans soucis), peut-être pourraient-ils se demander si le respect des critères de Maastricht était une option, ou non. Les contraintes du fédéralisme sont connus, ils supposent un minimum de coopération. Si chacun choisit librement d’accroître ses déficits structurels au delà du raisonnable, forcément, on a un problème. C'est donc par pure démagogie que les gouvernements nationaux accusent Bruxelles ou Standard & Poor's, au lieu de challenger leurs propres aptitudes à équilibrer un budget, il faut le dire.

De même, on voit souvent ce qui ne marche pas en Europe, en oubliant ce que l'Europe a permis pour nous français. Sans l'UE, Air France - Air Inter serait tranquillement assise sur son monopole national, Easyjet et Ryanair ne se poseraient pas chez nous, et l'avion serait demeuré ce qu'il était pendant les années 80 : un mode de transports pour happy few. De même, le dégroupage a donné naissance à Free, à une époque où France Telecom disait qu'une offre Internet illimitée, à haut débit, à 200 FRF/30 EUR par mois ne serait pas rentable. Même l'Euro nous a protégé partiellement de la hausse du baril de pétrole, que nous payons en dollars. 

Nous avons besoin de plus d'Europe, de plus de politique de la concurrence sur le marché unique. Mais nous n'avons ni besoin dun super état vers lequel l'UE pourrait glisser, ni de la constitution d'une classe de politiciens incompétents et voleurs, comme le note H16/Hashtable (lire Un délicieux surcroît de démocratie au Parlement Européen). C'est sur que si nous envoyons à Bruxelles des personnes incompétentes ou pas motivées qui pensent qu"'Il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat", l'image du parlement européen ne va pas s'améliorer. C'est bien le mot de Nelly Guet que nous devons reprendre : à nous, citoyens, de surveiller ce qui se passe chez les politiques, et de nous saisir du sujet de l'Europe !
Reste un grand nombre de chantiers à faire avancer : one seat (arrêt de la transhumance Strasbourg/Luxembourg/Bruxelles), fédéralisation des polices, justices, armées et diplomatie des 27, renforcement du principe de subsidiarité, renforcement des relations franco-allemandes, désétatisation de l'Education Nationale Française, et Alternative Libérale, le Nouveau Centre et le FDP porteront certainement ces combats !