mardi 13 janvier 2015

LGV Limoges-Poitiers : pendant ce temps, les bonnes affaires continuent

Les événements font parfois perdre de vue certains points de repère, mais, je vous le rappelle : depuis une semaine, nous sommes en pleine période de soldes ! Après des réductions particulièrement alléchantes (de 20%, 30%, et jusqu’à 50%) sur notre liberté d’expression, on trouve aussi des affaires croustillantes avec la liquidation complète de tout le stock de morale pour cessation d’activité intellectuelle.
Il semble en effet que cette activité intellectuelle a été totalement épuisée par les récentes occupations médiatiques des Français. On peut les comprendre : ce n’est pas tous les jours que leurs dirigeants s’engagent sur le terrain ô combien glissant de la non-récupération politique d’actes terroristes, l’honnêteté intellectuelle, l’unité mais pas trop et l’ouverture totale d’esprit aux idées compatibles avec les leurs. Dès lors, pendant que les uns paradent, les autres regardent et laissent agir la petite minorité discrète de ministres qui n’ont – fort heureusement – surtout pas abandonné leurs missions. 

Et dans ces missions, on trouve notamment le fait de propulser les finances publiques vers un nouveau gouffre de dépenses inutiles. Franchement, ça tombe bien, parce que si la sécurité n’est pas tip-top actuellement en France, au moins, question trésor public, ça baigne (c’est déjà ça). C’est donc avec une certaine décontraction qu’on apprend que Manuel Valls et Ségolène Royal ne se sont pas trop embarrassés de scrupules pour signer le décret « déclarant d’utilité publique et urgents les travaux de la ligne grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges ».

royal : la crisitude

Cette ligne, absolument indispensable (puisque d’utilité publique, voyons !), va enfin permettre de relier les deux villes en moins de 40 minutes ce qui arrangera bien les flux monumentaux de voyageurs des deux mégalopoles de 140.000 et 87.000 habitants, tout en mettant l’énorme conurbation de Limoges à moins de 2h de Paris. Il fallait bien ça tant les réseaux routiers sont arrivés à saturation, et tant les finances locales, largement excédentaires, permettent d’envisager les légers travaux d’infrastructures avec sérénité.