mardi 12 mars 2013

Un accident nucléaire, c'est la fin de la démocratie


Par Antonio Pagnotta, photojournaliste


Après deux ans de photojournalisme intensif sur les conséquences des catastrophes nucléaires de Fukushima, certaines conclusions se sont imposées qui rendent obsolètes tous les débats sur le coût du mégawatt électronucléaire et sur la sûreté de fonctionnement des centrales nucléaires.

Prenons l'hypothèse d'un accident nucléaire en France : les conséquences ne seraient pas seulement économiques – le coût s'élèverait à 430 milliards d'euros par réacteur explosé, selon un rapport de l'IRSN. Ni vitales ou écologiques : avant l'irradiation de la population et la contamination de l'environnement, le premier danger auquel il faudrait parer serait d'ordre social et politique : l'effondrement de l'Etat, pesant sur la démocratie, voire sur la République.
Le gouvernement se trouverait alors face à un choix ici sommairement résumé : vendre le château de Versailles pour dédommager les victimes ou abandonner la population irradiée à elle-même afin d'éviter la faillite de l'Etat.

Que nous apprend le cas Fukushima ? Aujourd'hui, dans la zone touchée par le panache radioactif, c'est l'abandon de la population qui prévaut : elle n'a pas été évacuée, elle est restée confinée dans les villes contaminées : Minami-soma, Koriyama, Nihonmatsu, Hirono et la ville Fukushima (homonyme de la préfecture qui en tire son nom).
Le déni du danger est l'aboutissement d'une campagne de communication intensive de l'Etat Japonais, relayée par tous les médias. Si bien que ce danger a été, au mieux, intériorisé par les habitants de ces villes, au pire, imposé.


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