POLLUTIONS
LES FONDEMENTS ECONOMIQUES D'UNE APPROCHE LIBERALE DE L'ECOLOGIE
par Henri LEPAGE
Délégué Général de l'Institut EURO 92
La sensiblité de l'opinion publique aux problèmes de pollution est le symptôme d'une rareté croissante.
L'air pur, l'eau pure, sont devenus des denrées "rares" - c'est à dire des biens pour lesquels plusieurs usages incompatibles sont en concurrence (exemple du ruisseau qui ne peut servir simultanément d'égoût à une grande industrie et de source d'alimentation en eau pour les habitants d'une ville située en aval de l'usine).
Cette incompatibilité des usages crée un problème politique : quel est celui des usages (ou des utilisateurs) qui doit avoir priorité sur les autres ? Quelles règles ou procédures d'allocation doit-on utiliser pour décider du choix des utilisateurs prioritaires ?
La pollution est comme la valeur, une notion essentiellement "subjective". Toute pollution a pour origine un phénomène de dégradation physique de la qualité d'une ressource. Mais cette dégradation ne devient "pollution" que lorsqu'elle est ressentie négativement par des esprits humains capables de s'exprimer de façon organisée.
Le symptôme d'une rareté croissante
A cet égard, la sensibilité croissante de l'opinion aux pollutions exprime bien un fait de société, un phénomène culturel. Elle est une conséquence de la croissance économique dans un monde de plus en plus peuplé, où la satisfaction des besoins élémentaires fait apparaître de nouvelles préférences plus évoluées. Mais il n'y a pas de raison pour que ces préférences soient universellement et également répartiées dans la population. D'où un problème de choix :à quelles préférences, de quelles populations, doit-on donner la priorité dans l'affectation des ressources rares ?
Ces choix forment l'essence du problème économique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire